Principes de l’ostéopathie

Démystifions l’ostéopathie…

 

Voici un petit florilège des réflexions et idées préconçues qu’on entend couramment au sujet de l’ostéopathie:

 

– “Les ostéopathes déplacent et replacent les os.”

FAUX
Les ostéopathes mobilisent les articulations, les organes, les membranes, oui, mais jamais plus loin que l’amplitude de l’articulation!!

En terme médical un os déplacé, c’est une luxation, ou alors un morceau d’os lors d’une fracture qui n’est plus en face du reste, qui nécessitera probablement une intervention plus importante que le simple plâtre. Ce n’est évidemment pas de l’ordre de l’ostéopathie, mais de la médecine et/ou chirurgie orthopédique.
De même, une articulation mobilisée plus loin que son amplitude physiologique sans qu’elle se luxe complètement, ça s’appelle une entorse.

Si les Ostéopathes vous faisaient des luxations et des entorses à chaque technique…. l’ostéopathie serait bien moins populaire qu’elle ne l’est, c’est sûr!

Imaginez plutôt ceci : La fermeture éclair de votre jean qui coince légèrement, et vous tirez dessus juste assez fort et juste assez loin pour la décoincer, ou alors vous la mobilisez doucement dans un sens, dans l’autre, jusqu’à ce qu’elle lâche d’elle même. Vous ne restez pas avec la fermeture éclair dans une main, le pantalon dans l’autre.

L’ostéopathe, c’est pareil, il ne va jamais emmener une articulation plus loin que ce que permettent les ligaments et la capsule articulaire. Il ne déplace rien, il ne luxe rien, il remobilise.
L’impression de déplacement se trouve dans le fait qu’une articulation qui bouge moins que son amplitude physiologique donne comme ressenti de ne pas pouvoir bouger plus loin. L’articulation donne l’illusion d’être au maximum de son amplitude en deça de son amplitude normale. C’est pour ça que ça donne l’impression d’un « blocage ». Cela surprend mais ne « déplace » rien, lorsque d’un coup on demande à l’articulation de se remobiliser.

 

– “L’ostéopathie est fondée sur des principes fumeux, des concepts approximatifs, rien de tangible.”

FAUX

Les principes de l’ostéopathie sont fondés sur l’ANATOMIE, la PHYSIOLOGIE et la BIOMECANIQUE, qui sont toutes les trois scientifiquement admises et utilisées en Médecine moderne.

 

– “Un ostéopathe, ça fait tout et n’importe quoi”

FAUX

Un Ostéopathe peut juger, par les connaissances solides inculquées pendant sa formation, l’expérience de ses mains et parfois quelques examens complémentaires qu’on demande au patient d’apporter au cabinet (en général pour exclure ou préciser un diagnostic), si tel ou tel trouble décelé est plutôt de l’ordre de l’ostéopathie ou de la Médecine ou d’autre chose.

Si ce trouble est de l’ordre de l’ostéopathie, c’est à dire des restrictions de mobilité myo-fasciale, articulaire, crânienne, viscérale, membraneuse etc, alors on le traite sur le champ, en ostéopathie.
S’il est de l’ordre d’autre chose, on redirige le patient dans le bon sens! On ne s’improvise pas thérapeute spécialisé. Il faut savoir où démarre son propre champ de pratique, et surtout où il s’arrête! L’ostéopathe, eh bien… il fait de l’ostéopathie.

 

“Les ostéopathes ne font pas d’études de médecine”

VRAI

Oui, nous sommes ostéopathes, pas médecins… ce n’est pas la même chose, sinon, ça s’écrirait pareil….

Une solide formation en anatomie, physiologie, pathologie et biomécanique est obligatoire à la pratique et l’obtention du diplôme en ostéopathie, et cette formation est dispensée par les écoles d’ostéopathie sérieuses en 5 ans à temps plein.
Par contre, pour citer quelques exemples, on ne va pas soigner une tumeur ou une cirrhose ou le diabète en ostéopathie. On ne traite pas les troubles organiques en ostéopathie, on traite les troubles fonctionnels. La formation préalable à l’ostéopathie ressemble beaucoup à la formation préalable de médecine, mais là où les docteurs en médecine vont apprendre ce qui est spécifique à la médecine générale et spécialisée, l’ostéopathe va apprendre la réflexion ostéopathique ainsi que les tests et techniques de traitement spécifiques à l’ostéopathie.

 

– “Les techniques manuelles, de toute façon, ça ne sert à rien, ce n’est pas scientifiquement prouvé.”

FAUX

Nous vous invitons à lire la suite!

 

Qu’est-ce qui soutient l’ostéopathie?

La thérapie manuelle repose sur des recherches scientifiques et preuves valides, dont, notamment, le travail extensif du Professeur Irvin Korr, Ph. D : “The Neurobiologic Mechanisms in Manipulative Therapy” ou “Bases Physiologiques de l’ostéopathie” en français.
Son travail a été réédité en français dans un petit bouquin blanc, cela dit des connaissances solides en neuro-anatomo-physiologie sont obligatoires pour la compréhension de ces écrits.

Son travail concerne notamment la définition et l’existence de la dysfonction ostéopathique, les effets secondaires d’une dysfonction ostéopathique, le principe de la douleur projetée en ostéopathie (on en déduit donc pourquoi un ostéopathe peut travailler à distance), le concept ostéopathique et pourquoi il est valide, l’importance du système nerveux autonome…

Bien sûr il n’explique pas l’entièreté du concept ostéopathique, mais l’interrelation entre le système nerveux, le soma, les organes et vicères…

Le concept crânien est celui qui reste encore le plus difficile à prouver pour le moment.

Les travaux de William Garner Sutherland et de Harold Magoun sur le sujet sont une bonne entrée en matière. Cela dit, même si le travail et le traitement crâniens se trouvent être d’une efficacité redoutable pour traiter certains troubles, il reste encore du chemin à faire au niveau scientifique pour prouver le concept crânien.

 

 

Quels principes suit-on en ostéopathie?

 

Ces principes sont au nombre de 5 et sont nommés les 5 principes de Still.
– Un individu doit être considéré dans son ensemble, son passé, son présent, sa structure, son émotionnel, dans un environnement social, avec ses activités et son métier…. en gros, dans sa globalité = principe de la globalité
– Chaque fonction dépend de structures, et chaque structure dépend de fonctions = principe de l’interrelation structure/fonction.
– Pour que les lois physiologiques puissent s’appliquer dans toutes les structures du corps, il faut que ces dites structures puissent se mobiliser = principe de « la Vie, c’est le Mouvement »

– Hors traumatismes importants (physiques ou émotionnels) et si l’hygiène de vie est correcte, le corps peut se maintenir en bonne santé sans aide extérieure = principe de l’autoguérison.
– Toutes les circulations doivent impérativement être fluides et libres, que ça soit la circulation sanguine, lymphatique, d’informations nerveuses, des liquides intra/extra/inter cellulaire etc… = le principe de la loi de l’artère.

 

Comment l’ostéopathe peut-il faire respecter tous ces principes, et comment les adaptations du corps peuvent-elles devenit problématiques?

Afin de se préserver et de pouvoir continuer à vivre, le corps doit protéger ses fonctions nobles, sa survie. Ceci se fait sans qu’on en soit conscient, à force d’adaptations que le corps met en place ni vu ni connu. Ni vu ni connu, certes… mais qui dépensent de l’énergie!

Si ces adaptations ne sont que passagères, alors il n’y a aucun problème et le corps reprend son rythme physiologique.
Si le corps doit maintenir des adaptations à long terme, il finit par dépenser beaucoup plus d’énergie que nécessaire, et s’épuise par endroits, entraînant des gênes, des douleurs, parfois allant jusqu’à bloquer une articulation complètement ou même engendrer des troubles fonctionnels beaucoup plus surprenants.

Si vous n’avez pas compris cette histoire d’adaptations passagères et d’adaptations cumulées, cliquez ici pour un exemple.

 

Tout trouble fonctionnel découle d’un traumatisme, d’un facteur environnemental, d’un événement auquel le corps a du s’adapter, c’est à dire qu’il a du dépenser de l’énergie et altérer sa biomécanique à un instant “T”, afin de privilégier les organes et fonctions nobles de l’organisme.

En gros, il s’agit pour le corps de savoir “absorber” et “adapter” au mieux, c’est à dire qu’il faut que ces adaptations soient :
– les plus équilibrées possibles
– les plus économes (en énergie) possibles
– les plus efficaces possibles

L’ostéopathie travaille sur trois axes importants de chaque structure, fonction, système… :
– l’axe mécanique
– l’axe vasculaire
– l’axe nerveux

Chaque structure, fonction, ou système qui est à travailler, le sera selon ces trois axes, car seulement une fois ces axes libres pouvons-nous espérer retrouver une fonction optimale.

 

Pour donner un exemple de base complètement hors contexte : si l’on partait sur un travail centré sur la fonction du Foie, il faudrait travailler ces trois axes, c’est à dire la mécanique du foie, la vascularisation du foie, et l’innervation du foie. Parfois ça nous emmène bien loin de l’organe lui-même, jusqu’aux origines de son innervation, les points de passages conflictuels possibles de sa vascularisation, ce de quoi il dépend pour se mobiliser lors de la respiration etc… Travailler à distance de la gêne ou de la douleur surprend souvent les patients qui ne comprennent pas le lien entre par exemple la mécanique des cervicales et la fonction du foie.
Seulement une fois ces trois axes travaillés et libérés pouvons nous espérer  donner au corps la possibilité de retrouver une fonction optimale du foie.
Avec une série de solides ouvrages d’anatomie humaine clairs et colorés, on ne reste jamais surpris bien longtemps, demandez à votre ostéopathe, il se fera un plaisir de vous expliquer !