Nourrissons

Ecoute crânienne du bébé

Le travail ostéopathique sur les nourrissons vise en tout premier lieu à remettre les choses d’aplomb suite à la naissance.

L’intérêt se porte sur les troubles ayant eu lieu dans l’utérus par exemple :

  • compressions,
  • grossesse gemmellaire (donc moins de place pour grandir!)
  • maladie de la mère durant la grossesse ayant pu entraîner une souffrance foetale
  • grossesse à problèmes ayant perturbé la biomécanique de la mère (alitement, saignements, douleurs trop importantes, cerclage…)

ainsi que les troubles causés par la naissance :

  • compression du crâne dans le bassin de la mère
  • utilisation d’outils (forceps, ventouse…)
  • souffrance foetale avec césarienne d’urgence
  • contraintes sur l’axe crânio-sacré
  • naissance prématurée (crâne pas encore assez solide pour supporter les compressions de l’accouchement)
  • etc…

Un crâne de nourrisson subit des contraintes très importantes lors du passage, ce qui lui donne une forme bizarre à la sortie. Les jeunes mamans non averties sont parfois surprises!

Selon le type d’accouchement, la forme du crâne sera différente, ce qui est connu et admis en médecine. La forme diffère selon le type d’accouchement (accouchement normal par l’arrière de la tête, accouchement par la face, accouchement en siège, accouchement à sec, césarienne, prématuré….).

Les os du crâne se chevauchent et, le plus souvent, le crâne prend une forme longue d’avant en arrière, dans l’accouchement “habituel” par voie basse.

Pour voir un exemple de nouveau né tout juste expulsé, avec une bonne vision de son crâne “long” vers le haut et l’arrière.

Attention, personnes sensibles s’abstenir

Selon une étude menée par Viola Frymann (ostéopathe pédiatrique très renommée), environ 80% des enfants ont des troubles crâniens persistant suite à la naissance, sans qu’il y ait de symptômes immédiat de trouble fonctionnel.

C’est à dire que malgré le fait que les os du crâne retrouvent leur place, ils ne retrouvent pas leur mobilité et leur souplesse, et il n’y a aucun moyen de s’en douter dans l’immédiat!

Ces restrictions de mobilité, même si elles ne dérangent pas présentement, pourront être des contraintes supplémentaires lorsque le nourrisson va se développer.

A titre de comparaison : si vous partez pour une marche de 10 kilomètres, autant ne pas commencer avec un caillou dans la chaussure…

Voici une liste de symptômes qui peuvent vous aider à déterminer si votre nourrisson peut bénéficier d’un traitement ostéopathique.

(Attention, bien entendu ces troubles doivent être connus du pédiatre ou médecin et jugés comme trouble fonctionnel ou trouble “bénin” auparavant, c’est à dire qu’il n’y a pas de solution en médecine a part attendre que ça passe. Il est impératif que le diagnostic médical soit posé avant tout, pour écarter toute atteindre grave.)

  • déformation visible ou asymétrie visible de la tête qui persiste 2 semaines après la naissance
  • troubles du sommeil (difficulté à s’endormir, réveils fréquents…)
  • cris, pleurs, hurlements, impossibilité à trouver le calme, hyperexcitabilité ou agitation
  • problèmes de succion, déglutition, difficulté à prendre le sein, bave profuse
  • troubles ORL : tout ce qui est otites, rhinites, angines, laryngite, pharyngite à répétition. Si l’enfant à otites chroniques se met à répondre de moins en moins aux sons, il se peut que l’ouïe commence à être altérée.
  • troubles pulmonaires : bronchites et/ou trachéites à répétition
  • trouble fonctionnel de la vue : attention c’est normal que l’enfant soit hypermétrope à la naissance.
  • troubles digestifs et maux de ventre : régurgitations fonctionnelles, coliques du nourrisson (ce ne sont pas des diarrhées mais des gaz! La distension du tube digestif est très douloureux), difficulté à adapter aux changements de lait…
  • asymétrie de développement des mouvements, tête qui ne tourne que d’un côté
  • les vaccins! on injecte énormément de choses aux nourrissons dans leur début de vie, ce qui peut induire des troubles. D’ordre général, faire très attentions aux changements d’attitude ou de comportement suite à un vaccin (fatigue, eczéma ou psoriasis, agitation ou hyperexcitabilité, manque d’appetit, changement de comportement, renfermement…
  • nourrisson qui se tend en position arquée de “pont” sur son crâne, qui cherche des appuis sur le haut de son crâne.

Plus tout ceci est pris en charge tôt chez le nourrisson, plus les résultats sont efficaces!

Par “tôt”, nous entendons 1 semaine à 10 jours après l’accouchement, le temps que le nourrisson récupère un peu d’énergie et que les os soient déjà en grande partie de retour à leur place.

Chez les nourrissons qui ont beaucoup souffert pendant la naissance, il est recommandé de ne pas tarder. Demandez en maison de naissance ou en maternité s’ils font venir un ostéopathe ou s’ils en ont un dans leur service!

Le travail sur le nourrisson est réellement le travail préventif ultime, car il s’agit de suivre le développement dès le début et de permettre un développement optimal d’un point de vue ostéopathique.

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Bébés 

Chez les bébés, on pourrait se dire que le travail est similaire à celui du nourrisson…. eh bien pas tout à fait… Car s’il est bien sûr important de vérifier la symétrie de la tête et de corriger les troubles qui ont persisté depuis la naissance, il s’agit aussi de considérer quelques choses supplémentaires très importantes :

La verticalisation, l’apprentissage de la marche et de la parole!

Chez le nourrisson on n’avait pas encore à se soucier de la réaction du corps, du poids des structures et la façon qu’a le corps d’adapter sa posture par rapport à la gravité.

Maintenant, c’est le cas!

L’ostéopathe s’attardera à vérifier qu’il n’y a pas de troubles gênant le développement de la biomécanique et le passage à la verticale, par exemple :

  • blocage articulaire ou tensions tissulaires empêchant le bébé de lever sa tête correctement, de se pousser vers le haut avec ses bras, de se faire basculer en position assise…
  • troubles à la station assise, que le bébé arrive bien à ramper à quatre pattes….
  • asymétrie de mouvement, troubles de l’équilibre, de la coordination, lors de la station debout
  • troubles du déroulement cohérent symétrique et efficace de la marche.
  • etc…

Il est très important pour un bébé de passer par toutes les étapes de la position horizontale à verticale: se retourner, ramper, s’asseoir, “marcher” à quatre-pattes, passer debout, et apprendre à mettre un pied devant l’autre.

C’est à dire que si votre bébé manque par exemple l’étape du quatre pattes, alors il ne va pas développer la coordination de chaînes musculaires croisées (pectoral et psoas opposés par exemple), qui sont capitales par la suite pour la coordination une fois debout. Eh oui, par exemple c’est grâce à la marche à quatre pattes que nous apprenons à avancer un bras en même temps que la jambe opposée!

Réfléchissez-y…

L’autre point important chez le bébé, c’est le développement de la Parole et l’apprentissage des couleurs, symboles, peut être même quelques chiffres et lettres…!

  • Y a-t-il des troubles d’articulation, une salivation profuse, possiblement causées par des troubles ostéopathiques et tensions diverses gênant la bonne utilisation de la langue, de la déglutition, des muscles de la phonation?
  • les muscles des yeux se fatiguent-ils trop rapidement à cause d’un trouble ostéopathique crânien?
  • y a-t-il une hyperexcitabilité ou des pertes d’attention ou troubles de la concentration d’ordre ostéopathique?
  • le bébé présente-t-il des troubles de l’audition liés à de vieilles otites, ou alors a-t-il démarré des otites chroniques?
  • y a-t-il eu une chute sur les fesses, sur la tête, à plat dos? Le bébé a-t-il eu la respiration coupée par une chute?
  • y a-t-il des troubles de coordination oeil/main oreille/main
  • etc…

Evidemment, si jamais il y a une hyperexcitabilité, de l’agitation, problèmes de sommeil, tout trouble fonctionnel de cet ordre là, comme à tout âge, le traitement ostéopathique peut être très bénéfique, une fois une atteinte d’ordre médicale écartée!

En général, si votre bébé stagne sur un palier dans son développement et qu’il semble avoir des difficultés à le passer, il est recommandé de voir un ostéopathe, couplé avec d’autres thérapeutes pouvant être conseillés par votre médecin.

Ceci, afin de s’assurer de la prise en charge globale de son développement, et de bénéficier des conseils les plus précis et utiles.

L’ostéopathe a pour rôle de s’assurer de l’équilibre biomécanique de ces étapes capitales du développement d’un être humain.

Le moindre retard de développement chez le bébé peut être problématique, car c’est à l’âge de nourrisson, bébé, et jeune enfant que la croissance nerveuses et la création des synapses est la plus rapide et importante!

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Jeunes Mamans

Jeune maman

Vous allez bientôt donner naissance ou venez de donner naissance à votre enfant. Que ce soit le premier ou pas, que vous ayez eu des jumeaux, qu’il y ait eu des soucis ou pas… Il est important de tout faire pour que le bébé soit en pleine forme et qu’il ait tout ce qu’il faut pour se développer dans un environnement équilibré.

Pour ce faire, ce que les jeunes mamans oublient souvent, c’est de prendre soins d’elles-mêmes, et de se permettre d’être rapidement et efficacement remises sur pied d’être en parfaite forme pour prendre soin de leur enfant.

Plusieurs questions se posent dans l’immédiat, selon ce qui s’est passé durant l’accouchement ou dans les suites immédiates d’un accouchement par voie naturelle.

L’ostéopathie a sa place dans la globalité des choses pouvant dérégler la biomécanique du corps lors de la grossesse et de l’accouchement.

L’anesthésie

S’il y a eu anesthésie :

– péridurale ou rachianesthésie?

  • a-t-il fallu piquer plusieurs fois, ou y a-t-il des sensations de gêne ou douleur dans cette zone?
  • y a-t-il eu de gros maux de tête?
  • etc…

Eh oui, la péridurale ou la rachianesthésie, à quelques détails près, c’est quand même une perturbation de la biomécanique de la colonne vertébrale. Pourquoi? Car cela laisse une cicatrice, infime peut être, mais une cicatrice équivaut à des tissus moins souples, et donc à un point de fixité.

Cela arrive souvent, car ce point de fixité n’est pas uniquement au niveau de la peau, mais au niveau de toutes les couches de tissu qui ont été traversées, ce qui dans le cas de la rachianesthésie ou de la péridurale qui va parfois un peu trop loin, signifie qu’on est allé jusque dans le canal membraneux contenant la moelle épinière.

La “cicatrice” de cette piqûre est semblable à celle d’une ponction lombaire, elle empêche les différents plans de glissement de se mobiliser entre eux, et accolent parfois les différentes couches de tissu entre-elles.

Tout point fixe entraîne un nouvel axe de mouvement, ce qui modifie la biomécanique de la colonne vertébrale. Pour peu qu’il y ait eu plusieurs piqûres, cela peut entraîner plus de points fixes et donc une modification plus importante de la biomécanique locale.

L’ostéopathie a d’excellents résultats sur la récupération de la biomécanique des membranes profondes de la colonne vertébrale.

La rééducation périnéale et abdominale:

On entend souvent parler de rééducation périnéale, abdominale… ce qui est capital! L’ostéopathe aide à ce que cette rééducation soit plus efficace, en vérifiant que la biomécanique de la colonne, du bassin, de l’abdomen, et du diaphragme soit équilibrée.

Les différents caissons pelvien, abdominal, et thoracique fonctionnent ensemble en ce qui concerne les échanges et équilibres de pressions. L’abdomen, lui, est maintenu en avant par les abdominaux, en arrière par les muscles de paroi postérieure et la courbure logique des lombaires. Il est maintenu en bas par… le contenu du bassin, qui lui-même repose sur le périnée! Le périnée est comme la base sur laquelle tout le reste est posé.

Durant l’accouchement, l’organisation des pressions entre les différents caissons thoracique, abdominal et pelvien, subit un grand changement… Entre les poussées et respirations très fortes de la jeune mère, l’utérus qui se contracte, les abdominaux qui font l’effort de leur vie, l’expulsion du bébé ce qui change brutalement le volume de ce ventre tendu… Ce n’est pas pour rien que l’accouchement, avec ses grands moments de bonheur et de joie, peut être vécu comme un traumatisme par le corps.

De même il arrive qu’il y ait utilisation d’injections d’ocytocine (hormone naturellement sécrétée par le corps qui entraîne les contractions utérines). Ces injections entraînent des taux d’ocytocine très importants qui entraînent des contractions utérines très fortes. Le bébé se retrouve FORTEMENT poussé vers le périnée qui, s’il n’est pas encore prêt à laisser passer la tête du bébé, peut mal subir cette poussée. Il arrive qu’il y ait des déchirures au niveau du périnée, ou alors que l’obstétricien procède à une épisiotomie afin de « contrôler » le déchirement du périnée.

La rééducation du périnée et des abdominaux dépend de la biomécanique globale des caissons entre-eux. Tout fonctionne ensemble en synergie.

L’importance de cette rééducation est dans le fait de re-tonifier le périnée qui est un peu trop lâche. Comme nous le disions avant, le périnée porte tout le reste, alors s’il n’est plus apte à remplir sa fonction de porteur… ils reposent sur quoi, les caissons supérieurs…? Progressivement, le temps va en faire son affaire. Les organess pelviens et abdominaux ont leurs systèmes de soutien qui se relâchent, faute de soutien en dessous! Ceci peut altèrer la biomécanique ainsi que les échanges vasculaires et nerveux, localement et à distance.

Pour vous donner un exemple, je vous écris le témoignage d’une de mes anciennes patientes chez qui la rééducation périnéale avait été inefficace suite à une dysfonction importante du bassin suite à l’accouchement, et pour qui l’intervention ostéopathique a changé beaucoup de choses. Elle m’a donné son accord pour inscrire le motif de consultation qu’elle m’avait décrit à l’époque, ici :

“Je suis passée d’un corps de femme à un corps de mère. Ce n’est pas le même corps.

Je perds de l’urine quand j’éternue, quand je tousse, quand je cours… et j’ai l’impression de ne pas avoir beaucoup de sensibilité au niveau du périnée. J’ai l’impression que tout mon ventre et mon thorax pèsent deux fois plus qu’avant.

J’ai un corps à contraintes alors qu’avant j’avais un corps à possibilités. Je suis une mère, mais aussi une femme, avec une vie de femme et des activités de femme, je souhaite retrouver ma vie de femme et je veux pouvoir me sentir femme à nouveau.” – Nabila.

Je profite de l’occasion pour dire que même si on ne pense pas que la rééducation périnéale soit importante sur le coup, que les pertes d’urine sont minimes etc… il est intéressant de se rendre compte qu’un périnée lâche à 30 ans, ce n’est pas la même chose qu’un périnée qui, à l’âge de 40 ou 50 ans, est lâche depuis 10 ou 20 ans!

Il est important de s’entretenir à ce niveau et de vraiment insister sur une rééducation optimale du périnée et des abdominaux, car dans le monde d’aujourd’hui, nos activités ou métiers comportent trop de position assise et sont trop souvent exempts d’efforts physiques adaptés!

Le changement de posture du jour au lendemain:

Une chose qui passe souvent inaperçue, c’est le changement brutal de posture et de répartition du poids et des efforts.

Eh oui car les approximatifs 3.5 kilos du bébé (sans compter le poids du liquide amniotique et le placenta) qui étaient dans le ventre sont maintenant dans l’un ou l’autre bras des parents.

De même, la jeune mère remarche aussitôt, avec une toute nouvelle posture, suite à un grand effort du corps. Il est important de libérer les blocages qui peuvent gêner le corps dans cette nouvelle et importante adaptation, afin que s’occuper de son bébé se fasse sans contraintes, gênes ou douleurs.

Et les organes?

Durant l’accouchement, ils se sont progressivement écartés, rangés, pour laisser la place à l’utérus. Une fois le bébé sorti, il est important en ostéopathie de vérifier que ces organes ont une biomécanique efficace.

Lors des accouchements très rapides ou des césariennes, les organes sont véritablement “appelés” par le vide qui se crée, ce qui peut perturber leur biomécanique.

Qu’en est-il des changements hormonaux?

L’ostéopathe peut également travailler là-dessus. Malheureusement lors des accouchements en maternité, comme dit précédemment, il y a parfois des injections d’ocytocine et autres hormones qui sont parfois nécessaires et aident l’accouchement sur le coup mais qui pourraient avoir un rôle à jouer dans le baby blues et dans les difficultés voire l’incapacité à obtenir une montée de lait.

Ces injections d’ocytocine sont en principe des interventions majeures, cela dit ça arrive régulièrement.

L’ostéopathe peut travailler sur l’environnement des glandes afin qu’elles soient moins brusquées par ces interventions.

De même, si le retour de couche (le retour des menstruations) se fait trop attendre, il est intéressant de se faire vérifier en ostéopathie, notamment ce qui concerne l’axe crânio-sacré et les tensions membraneuses pouvant gêner un retour à la normale.

En ce qui concerne l’allaitement : certaines femmes préfèrent le lait maternisé, les autres le lait maternel, ceci est un choix qui leur appartient.

En revanche, le conseil que la plupart des ostéopathes donnent, c’est de nourrir autant d’un côté que de l’autre! C’est à dire qu’il est intéressant de nourrir tantôt du bras/sein droit et tantôt du bras/sein gauche, pour des questions d’équilibre et de symétrie de développement du bébé, et aussi pour l’équilibre de posture de la mère.

S’il y a des difficultés de montée de lait, après avoir vérifié qu’il n’y avait pas de trouble médical important, l’ostéopathe peut vérifier de son côté s’il peut y avoir possiblement une gêne fonctionnelle à ce processus.