Histoire de l’ostéopathie
Comment l’Ostéopathie est-elle née?
L’ostéopathie est née officiellement en 1874 aux Etats-Unis, dans l’état du Missouri.
Son créateur est Andrew Taylor Still, qui était un médecin et chirurgien « de campagne » de l’époque où il officiait notamment lors de la Guerre de Sécession.
Avant cette date, le Dr. Still a du faire face au décès de trois membres de sa famille emportés par la méningite, pour lesquels la médecine de l’époque s’est avérée inefficace. Suite à cela, triste et très en colère, il a voulu comprendre pourquoi la médecine n’a pas su les sauver.
Il voulait trouver une autre façon de faire, une autre approche de la santé, qui se basait sur le corps et notamment ses rythmes et mouvements naturels.
Il s’est mis en quête de trouver une nouvelle forme de médecine qui viserait à rendre au corps d’un individu son mouvement et la capacité d’être responsable de sa propre santé.
Ceci, au lieu de chercher à l’extérieur divers médicaments, potions, ou chimie.
De là ont découlé certains concepts, dont l’interrelation structure/fonction ainsi que le lien cause/effet, et les appliquer au corps et à la santé.
Note importante :
Nous tenions à préciser tout de même que la Médecine de 1874 n’a rien à voir avec celle de notre époque. Elle n’était en aucun cas aussi précise et perfectionnée, notamment au niveau de ses examens complémentaires, grâce auxquels nous savons déceler de nos jours des troubles organiques de plus en plus tôt.
Toujours en restant dans le contexte du Midwest des États-Unis de la fin du 19ème siècle et étant fils de prêcheur protestant méthodiste, Andrew Taylor Still avait la conviction que l’Homme étant créé à l’image de Dieu devait être parfait, donc s’il tombait malade, c’est qu’il y avait un dysfonctionnement.
L’anatomie, l’anatomie, toujours l’anatomie!
Il étudie donc l’anatomie, l’anatomie, et toujours l’anatomie. Il dissèque des cadavres, examine les restes d’autochtones d’Amérique du Nord, il approfondit ses connaissances anatomiques tant qu’il peut pour la comprendre le mieux possible.
Sûrement dans la structure de l’anatomie peut-il trouver la réponse à la fonction physiologique? Il apprend avec ses mains comment est véritablement fait un corps :
- Quelles formes pour quelles articulations? Les formes ont-elles une raison d’être particulière? De quoi les différentes articulations sont-elles faites? Comment les articulations sont-elles innervées et vascularisées…?
Et en parlant de nerfs et vaisseaux :
- D’où les nerfs viennent-ils, où vont-ils, à travers de quelles autres structures passent-ils? Est-ce que cela peut créer des conflits?
- D’où les vaisseaux sanguins viennent-ils, où vont-ils, à travers quelles autres structures passent-ils? Cela aussi peut-il créer des conflits?
- Comment le retour de la lymphe se passe-t-il? Y a-t-il des zones de compression ou conflit de retour de la lymphe?
- Comment les organes sont ils disposés, pourquoi, bougent-ils? Comment? Quel poids, quelle pression, quelle posture les avantage ou les désavantage?
- Comment un humain évolue-t-il, quelles variations y a-t-il? Est-ce que tout le monde est fait de la même façon?
Mille et une questions qu’A.T. Still se pose et auxquelles il trouve des réponses, qui l’aident à comprendre ce qu’il suppose être l’origine des troubles qu’ont ses patients.
La Vie c’est le Mouvement.
Convaincu que “la pharmacie du corps est dans le corps, que le corps est capable de s’auto-guérir et de s’auto-entretenir si on lui en donne les moyens”, il finit par comprendre :
Sa phrase “La vie, c’est le Mouvement”, est une de ses phrases les plus célèbres et un de ses principes fondamentaux. Ce que ça veut dire?
Tant que la mécanique du corps est libre, tant que chaque partie du corps a un mouvement biomécanique de bonne amplitude et de qualité impeccable, alors le sang, la lymphe et les informations nerveuses peuvent circuler librement et faire leur travail. Ajoutez à cela une hygiène de vie cohérente, et la santé devrait pouvoir se maintenir aisément.
Donc en gros, si ça bouge, c’est sain, et pour que ça soit sain, faut que ça bouge!
Têtu comme il était et malgré la véritable haine de la part de son entourage vis à vis de ses recherches et de ses résultats positifs (en même temps les écrits précisent qu’il n’était pas non plus hyper facile à vivre comme gars…), Still décide de mettre en oeuvre ce qu’il a appris et réfléchi en pratique, sans le regard approbateur de ses ainés ou collègues.
De quelle façon met-il ceci en pratique, comment réinformer le corps sans invasion de celui-ci? Avec ses mains, et une qualité de palpation extrêmement fine.
Les mains…
Afin de remettre l’Anatomie en Mouvement, le seul outil valable et fiable à ses yeux, c’était ses mains!
En utilisant donc ses mains comme seules intermédiaires, il s’exerce des années durant à palper les restrictions de mobilité chez ses patients, les perturbations des rythmes et mouvements du corps. Il s’exerce à analyser l’impact de ces restrictions sur la santé.
Ces fameux liens cause/effet et structure/fonction commencent à prendre forme concrète!
Avec le temps, l’expérience, et la sensibilité de plus en plus précise de ses mains devenues comme des yeux, il pouvait déterminer quelles restrictions de mobilité il fallait corriger et comment, afin de permettre au corps de rétablir telle ou telle fonction nécessaire à sa santé.
En bref, il a trouvé toute une batterie de tests manuels et de corrections manuelles, pour ressentir les troubles de la mécanique du corps. Des tests manuels, et des corrections manuelles, aucun médicament en Ostéopathie.
Ceci est resté primordial tout au long de ses avancées ostéopathiques.
Qu’en est-il de l’héritage aujourd’hui?
Avec l’avancée de neurosciences, les modèles explicatifs ont mal vieilli, d’autant qu’ils ont été tardivement mis à l’évaluation par la méthode scientifique. Les ostéopathes savent qu’ils font du bien aux gens qui présentent des douleurs, mais sûrement pas en « corrigeant » des dysfonctions du corps humain.
Les effets positifs seraient plus liés à l’écoute, au rassurement quant à la condition, au toucher et aux changements de perception qu’a la personne qui consulte de son corps lorsqu’on le mobilise.
En visant la globalité du corps, Andrew Taylor Still touchait du doigt le modèle biopsychosocial de la douleur et de la maladie, mais est resté trop mécaniste. Ses successeurs ne sont malheureusement jamais sortis de cette vision mécaniste du corps humain.
Heureusement, la recherche scientifique nous permet de mieux comprendre les facteurs favorisants la douleur et donc nous permet de mieux vous accompagner dans votre soulagement.